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DU TEMPLE D'AUGUSTE. 21 rivière ne faisait pas, comme aujourd'hui, un angle vers Saint-Vincent, mais venait au contraire jusque près de la place Saint-Pierre dont elle a été éloignée plus lard par des travaux qui l'ont rejetée où elle est aujourd'hui. Au siècle passé, M. Dubois, ancien architecte, faisant creu- ser à la place du Plâtre, a découvert à 10 pieds de profondeur les marches d'un port dans le sens du Rhône à la Saône, et ce qui se rapporte parfaitement à cette découverte, c'est que lors de !a démolition de la chapelle Saint-Côme, qui était as- sise sur une crypte, on a trouvé dans les fondations de grands blocs d'inscriptions honoraires, et l'on sait que ces témoi- gnages éclatants des services rendus à la patrie étaient tou- jours,chez les anciens, placés autour des temples, sur les ports, et enfin dans les lieux les plus fréquentés (1). Une autre dé- couverte de la dernière importance et qui est venue compléter celle de M. Dubois, c'est le quai antique servant de voie ro- maine dont l'existence a été reconnue dans toute la longueur de la rue Mercière par M. Renaud, directeur des travaux du gaz, lorsqu'il fil creuser depuis la rue Ferrandière jusque vers Sainl-Nizier. Le pavé de ce quai était composé de gros blocs de granit gris irréguliers {opus incertum), il était bordé de trois rangs de pierres de choin de Fay, de quatre pieds de long sur deux de large. Cette rencontre est d'autant plus intéressante que ce quai, qui n'était que la continuation du port Saint-Côme dont nous venons de parler, fixe le cours de la Saône depuis la place Saint-Pierre jusqu'à celle des Jacobins (2). Nous venons de dire que les anciens avaient coutume de placer les inscriptions honoraires dans les lieux les plus fré- quentés; or, la voie romaine dont nous parlons étant à la fois (1) Artaud, Lyon souterrain, page 198. (2) Artaud, Lyon souterrain, page 180,