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18 DISSERTATION SDK L'EMPLACEMENT Artaud, qui a jeté tant de lumières sur l'archéologie lyon- naise, et qui nous a fourni tant de détails sur les fouilles que nous mentionnons ici, pense que la quantité de grosses pierres éparses dans la Saône entre le pont d'Àinay et celui de l'Archevêché, ainsi qu'une suite de gros blocs qui sont à dix pieds de profondeur sur la rive droite pourraient pro- venir d'un quai et d'un pont qui aurait conduit au temple d'Auguste. Les découvertes que nous venons de citer et surtout la grande quantité de mosaïques retrouvées à toutes les époques chaque fois que ce sol a été fouillé pour y rélablir de nou- velles constructions, doivent nous faire comprendre quel nombre de riches habitations romaines il doit y avoir eu puisqu'on en découvre encore tant de magnifiques restes après dix-huit siècles. Maintenant, ajoutons à cela d'après Artaud, quelques op-»- servations sur le sol du quartier d'Ainay. Les mosaïques, dans ce quartier, dit-il, ont été trouvées en général à dix pieds de profondeur, à quatre pieds en- viron , en contrebas relativemenl à la Saône dans sa crue ordinaire. Aujourd'hui, ajoute-t-il, le sol de la rue Vaubecour étant à quatorze pieds au-dessus de cette rivière (1), il est ma- à -vis l'ancien couvent de Sainte-Claire, on a trouvé des pilotis antiques, des tronçons de colonnes, des inscriptions brisées, mi vase en bronze, des cram- pons ainsi que les vestiges d'un petit temple qui était sur les bords de la ri- vière. Enfin, lorsque MM. Seguin ont fait creuser un canal pour asseoir les piles du pont de la Gare, on a rencontré, à 8 pieds au-dessous des eaux, un amas de soixante médailles impériales en or de la plus belle -conscrva- lion.Yoir Artaud, pagcsl46, 147, 151, 133,1S5, 156, 158, ainsi que le mé- moire du même auteur sur la fouille pratiquée dans le lit de la Saône, en 1809. (1) Nous avons mesuré la hauteur du pavé du quai d'Ainay, et nous l'avons trouvé à seize pieds sept pouces au-dessus de la Saône qui, alors, était assez basse. Nous remarquerons à ce sujet que l'on a constaté que le lit des rivières tendait toujours à s'élever.