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                        DU TEMPLE D'AUGUSTE.                              13

 élevée de toutes, se rétrécissant de plus en plus par le cours
 des deux fleuves qui se rapprochaient toujours, voyait à
 son extrémité se réunir la masse des eaux du Rhône et de
 la Saône. La forme de cette dernière île était celle d'un
 delta.
    Les différents points de communication que nous venons
de citer n'étant que des canaux naturels dont plusieurs fu-
rent ensuite agrandis pour les besoins du commerce, et dont
les eaux, avant la fondation de la ville, ne pouvaient devenir
d'une certaine importance que dans les crues excessives des
deux rivières, et surtout du Rhône, dont les eaux sont plus
élevées, n'ont jamais pu être regardés comme des confluents.
D'ailleurs, si du temps des Romains, ils avaient été considérés
comme tels, Strabon nous dirait auquel des quatre était situé
le temple, et son expression de au confluent des deux fleuves,
prouve suffisamment qu'il n'y en avait qu'un (1), lequel se
composant de la masse entière des eaux des deux rivières,
ne pouvait être qu'à Ainay. Or, le temple étant au confluent,
et le confluent h Ainay, le temple devait par conséquent se
trouver aussi à Ainay : c'est un cercle dont il est impossible
de sortir, et cet argument étant appuyé sur le témoignage
d'un géographe comme Strabon, sur les preuves matérielles
que les lieux nous fournissent, et sur les monuments épi-
graphiques que nous possédons, serait plus que suffisant
pour nous empêcher d'adopter l'opinion de M. Auguste Rer-
nard ; nous pourrions même borner là notre réponse. Mais
comme l'auteur du mémoire veut s'appuyer sur des raisons
qui nous paraissent mériter d'être examinées, nous allons

  (I) On lit sur plusieurs pierres antiques de notre musée lapidaire les
mots AD COSPLUENTES ARARIS ET RHODAM. Il est évident qu'on sotis-entend le mot
AQUAS, quelques-uns veulent AMNES. Le mot conftuenles est aussi Irouvé sur
des inscriptions à Coblenlz, cependant les eaux de la Moselle et du Rhin
ne s'y réunissent que sur un seul point.