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             DISSERTATION SUR L'EMPLACEMENT, ETC.                            11

    Cependant, poussé par le désir bien louable de nous
éclairer sur un point si intéressant pour l'histoire de notre
ville, mais privé des moyens d'étude que lui aurait fourni
l'inspection des lieux, privé surtout des documents impor-
 tants que nous possédons aujourd'hui, et n'ayant pas eu con-
naissance des preuves matérielles que nous avons acquises,
M. Auguste Bernard s'est empressé d'émettre, au sujet de
l'emplacement du temple, une opinion dont la nouveauté
lui a souri, mais qu'il nous est impossible de partager.
   Rejetant l'avis de presque tous les historiens de Lyon, an-
ciens ou modernes (1), et malgré le témoignage d'un au-
teur contemporain de cet édifice (2), malgré celui des mo-
numents eux-mêmes (3), il s'est attaché à démontrer que le
temple dédié à Auguste par les peuples de la Gaule, n'était
pas à Ainay, c'est-â-dire au confluent des deux rivières, mais
qu'il s'élevait à la place où sont aujourd'hui les églises Saint-
Nizier et Saint-Pierre.
    Cette idée, comme on le voit, est absolument neuve, et
l'auteur, pour la prouver, a entrepris une tâche d'autant
plus difficile, que les découvertes faites il y a quelques an-
deux collèges de prêtres, l'un pour le temple et l'autre pour l'autel. M. Au-
guste Bernard combat cette opinion el demande ce que serait un collège
de prêtres sans autel ? Ses réflexions nous semblent justes. Cependant cette
différence nous parait avoir eu une signification chez les prêtres auguslaux,
et dans le culte que l'on rendait aux empereurs ne pourrait-on pas penser
que, bien que ces 60 prêtres dussent être tous égaux, puisque chacun
d'eux était représentant d'un peuple, il en y avait de spécialement chargés de
certaines cérémonies qui les appelaient particulièrement à l'autel ? Pour déci-
der celte question il faudrait connaître à fond tous les détails des cérémonies
religieuses chez les anciens.
   (1) Champier, par une erreur inconcevable, a placé le temple d'Auguste
à Fourvières,
   (2) Strabon.
   (5) Inscriptions du mysi'e lapidaire de Lyon.