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BIBLIOGRAPHIE MIREILLE, Poème provençal,Traduction française accompagnée du texte ori- ginal. Édition de grand luxe. Un vol. in-4°. — Paris. Hachette, 1884 1. Si les imprimeurs anglais ont tressailli d'aise en lisant la réclame bruyante et quelque peu inconsidérée que leur a faite le Figaro, leur joie ne sera pas de longue durée. L£s maisons françaises, saisissant l'occasion du jour de l'an, rivalisent à qui mieux mieux, jalouses de donner un démenti éclatant aux allégations de la feuille boulevardière. Entre toutes, la librairie Hachette se distingue par la pu- blication de sa magnifique Mireille, une des plus belles œuvres sans contredit de cette maison, qui en compte déjà un si grand nombre de remarquables. Il appartiendrait à une plume plus autorisée que la mienne, si le lecteur me permet de me servir de ce vieux cliché, de rendre compte de ce volume. Si mon confrère Mariéton, si versé dans la connaissance des choses du félibrige, se fût trouvé ici, il eût, mieux que personne, éloquemment parlé du chef-d'œuvre de Mistral. Os loquitur ex abundantia cordis. En son absence, j'ai dû m'efforcer de le suppléer. Je n'ai point, au reste, la prétention de parler du poème ou de son auteur : pour Mistral, plus heureux que bien d'autres, la gloire n'a point été cette pâle fleur qui germe sur les tombeaux. Sa Mireille a été, dès son apparition, saluée d'une longue et universelle acclamation ; Lamartine l'a sacré grand poète, et cette consécration n'a pas rencontré d'opposants. A revenir sur tout ceci, je risquerais de tomber dans l'ornière de la banalité; je me bornerai donc à exposer briève- ment dans quelles conditions de luxe typographique cette édition a été exécutée. Le volume contient le texte original et la traduction française de l'auteur, im- primés en caractères elzéviriens, sur le papier du Marais, avec titres et encadre- ments en rouge. Dire que l'impression a été confiée à MM. Lahure et G ie , encore une maison dont la réputation n'est point à faire, c'est dire que les moindres détails ont été traités avec le soin le plus minutieux, et qu'on s'est attaché à se rapprocher le plus possible de la perfection. Les imprimeurs ont été plus sévères pour eux- mêmes, que ne l'aurait été l'amateur le plus exigeant. La concordance des pages est complète. Le recto et le verso, vus en transparence, s'appliquent exactement l'un sur l'autre. Plus encore que par les qualités typographiques dont je viens de parler, le 1 Voir aux annonces. DÉCEMBKE 18S3. — T. VI. 39