page suivante »
312 LA REVUE LYONNAISE Tout ce qui touchait aussi à l'agriculture, à l'histoire naturelle et aux sciences et arts utiles l'intéressait également au plus haut degré. Pendant plus de trente-cinq ans, il fut un des membres les plus assidus et les plus écoutés de la Société d'agriculture de Lyon. A plusieurs reprises, ses confrères, désireux de rendre un juste hommage à ses nombreux et savants travaux, voulurentle nommer leur président. Son extrême modestie lui défendit de jamais accep- ter ce titre flatteur et parfois si envié. Toujours désireux du pro- grès, quelque part qu'il se manifestât, il fut aussi l'un des fonda- teurs, à Lyon, de la Société des sciences industrielles, laquelle remplit si bien sa noble mission et rend des services signalés à notre industrieuse cité. Tant de travaux divers qui demandaient toutes ses journées et même ses veilles, ne lui laissaient pas oublier non plus ses devoirs de citoyen. En 1848, il fut de ces hommes de cœur, encore nom- breux alors, et si rares aujourd'hui, qui se posèrent carré- ment dans les clubs où hurlait la pire des démagogies, devant ces tristes êtres sortis de nos convulsions politiques, et leur tint tête courageusement; plus d'une fois, avec le concours de robustes amis, il put s'opposer à l'exécution d'actes des plus désastreux proposés par ces énergumènes, et prévenir de grandes calamités. En 1873, il se plaça du côté de l'autorité, le jour où un adminis- trateur honnête et énergique fut appelé par le pouvoir à rendre à notre ville son calme, si profondément troublé par les saturnales des hommes du 4 septembre 1870, et il se fit un honneur de siéger dans la Commission municipale qui put établir l'ordre, momenta- nément, dans nos finances dilapidées, dans tous les services publics si stupidement désorganisés. C'est aussi à Lyon qu'il chercha et trouva les douces joies de la vie de famille et du bonheur de son intérieur. En 1841, il épousa M"e AlexandrineNiepce, fille de M. le colonel Niepce, ancien commandant des gardes du corps du roi Jérôme de Westphalie, dont on se rappelle encore le mâle courage. Dans la terrible émeute de novembre 1831, alors qu'il commandait la place de Lyon, en conduisant les troupes à l'attaque des barricades du faubourg Saint-Clair, il avait eu trois chevaux successivement tués sous lui, et était tombé lui-même grièvement blessé. Mais la mort