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12 LA REVUE LYONNAISE ne se présente pas toutes les fois qu'elles sont précédées de i, mais qui ne se présente le plus souvent que lorsqu'elles en sont précé- dées 1 . Lorsque les II ne sont pas mouillées, la terminaison reste en a• : villa (villa). C'est pourquoi nous appelons arzella et non arzelli (argila) un terrain compacte et serré. Ceci nous montre qu'au temps de Marguerite, et probablement dans le latin, les II de illa se prononçaient mouillées. De ce qui précède, nous tirerons cette troisième règle : Tout mot, latin ou autre, dont la finale atone est précédée de 11 mouillée donne i final en lyonnais. Ainsi disons-nous moreilli, coussin sur le front du bœuf; na- villi, naseau ; axdlli, béquille : houvà Mailli, assemblée tumul- tueuse ; viailli, joue ; briscailli, vagabond, cvemailli, crémaillère; peilli, haillon, etc. Ou remarquera que cette règle est au fond la même que celle portant le numéro i, car illa, par exemple, avec II mouillées, se prononce exactement comme s'il y avait ih'a, c'est-à -dire comme si le mot se terminait en hiatus. * D'après ce qui précède on comprend que icula, qui donne eille en français, doive toujours donner illien lyonnais. Icula se réduit à ic'la, puis donne illa, c'est-à -dire précisément les liquides II mouillées précédées de i, c'est-à -dire remplit la condition exigée par la règle précédente : cornilh', crossette de vigne (comieula), lentilk' (lenticula). * Le liquide r, précédée elle-même de i, engendre aussi i final : siri (cire), dans le Livre de raison ; iri, ire, dans Marg. d'Oyogt; pat, mod.: caiiri, chaise; tonW, trou, tanière; chaziri, panier pour sécher les fromages, corser/, sentier abrégé ; eonzzW, amas de neige : chavailUW, percerette, et, en général, tous les mots répondant au suffixe français ière, qui s'exprime en patois par iri. D'où cette quatrième règle : < II existe en patois quelques mots ou Il se mouillent, encore bien que non précé- dées de i: troVi, tourteau de colza ou de noix; borlli, espèce de serpent; folli feuille.