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594 LA R E V U E LYONNAISE
Me tarso, ami, d'ana long di draio de l'aire,
Vers li lèio sens bout e li jardin sens dôu
Ounte, mistous e siau, nous sonon nôsti paire.
L. DE B E R L U G - P E R U S S I S .
— Il m e t a r d e , a m i , d'aller \e long des sentiers de l'espace, — vers les allées sans
bout et les j a r d i n s sans deuil, — où, d a n s la tendresse et la p a i x , nous appellent nos
pères.
VESPRADO D'ABRIÉU SOIRÉE D'AVRIL
Des étoiles amies les yeux, — doux,
Dis estello amigo lis iue,
et beaux comme des yeux de femme,
Dous e bèu coume d'iue de femo, — me regardaient dans la nuit : —
Me regardavon dins la mue : l'ombre était profonde, bleue et
calme.
L'oumbro èro founso, bluio, semo.
Oudourous, céleste, lôugié Parfumé, léger, céleste — autant
que le souffle d'une jeune fille, —
Autant qu'un respir de chatouno, avril, dans les fleurs du verger, —
Abriéu, dins li flour ddu vergié, respire avec un bruit de baisers.
Aleno em' un brut de poutouno.
Tendre comme le babil — d'une
Tendre coumo lou parauli amoureuse, dans les arbres — on
D'uno amourouso, dins l'aubriho, entendait le chant joli — et les sou-
S'ausissiè lou canta poulit pirs des oiseaux.
E li souspir de l'auceliho.
Voici le vert, voici les nids; — par-
Veici lou verd, veici li nis, tout rebondit la sève: — Mignonne,
Pertout la sabo reboumbello : — en quel paradis te caches-tu?... Où
es-tu, ma belle?
Mignoto, en quête paradis
T'escoundes?... Ounte sies, ma bello?
Le souffle enivrant du printemps,
Lou souffle enebriant ddu printèm, — bien plus que le sang de la vigne,
Bèn mai que lou sang de la souco, — me grisait... Mes dents croyaient
M'enehusclavo... Cresien, mi dent, mordre l'ourlet pur de ses lèvres.
Mordre l'orle pur de si bouco.
Sous le bois qui tressaille — com-
Souto lou bos que trefoulis me à l'attente d'une amante, — le
Coume à l'espèro d'uno amanto, sentier est une voie élysée, — tant il
La draio es un camin d'Alis, y a de lucioles emflammées.
Tant i' a de luseto cremanto.
•Un brin de fleur qui tremble au
Un brout flouri que tramblo au vent, vent, — plus suave, plus encore par-
Mai suau, mai prefuma 'ncaro fumé — que la chevelure d'une jeune