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602                        LA REVUE LYONNAISE
public sera captivé par les vingt-cinq eaux-fortes de M. Eugène Burnand, un
jeune peintre qui a déjà remporté deux médailles à nos expositions, et l'une des
deux précisément pour ces eaux-foi tes de Mireille.
   L'eau-forte est un procède' merveilleux pour exprimer ces paysages du Midi,
brûlés par le soleil, où les contours sont d'une netteté et d'une précision brutales,
les ombres puissamment marquées. Pour venir plus consciencieusement à bout de
son travail, l'artiste a Visité tous les lieux dépeints par le poète ; c'est d'après
nature qu'il les a reproduits, tout en se gardant des excentricités de l'impres-
sionisme, des exagérations voulues du réalisme. Il a assisté aux scènes de la vie
rurale du Midi décrites dans le poème, il les a prises sur le vif. Aussi son œuvre
est-elle profondément empreinte du cachet de la vérité ; son talent est varié, tour
à tour gracieux et sévère. Quoi de plus clair, de plus ensoleillé que les deux
gravures qui illustrent cet immortel chant deuxième de la Cueillette ? Quoi de
plus sombre, de plus émouvant que la procession des âmes, la nuit de saint
 Médard, ou que la lutte de Vincent et du bouvier, dans la Crau,au clair de lune?
   M. Eugène Burnand a de plus dessiné cinquante-trois vignettes qui servent d'en
 têtes et de culs-de-lampes pour chaque chant et pour les tables : elles sont
 charmantes, pleines de finesse, et méritent d'attirer l'attention.
    Cette édition est un monument digne du chef-œuvre auquel il a été élevé; elle
 sera un nouveau titre de gloire pour notre typographie nationale, une Å“uvre
 qu'elle pourra fièrement opposer aux productions étrangères.
    Il me reste à parler des cent cinquante exemplaires que se disputeront les
 bibliophiles: ceux-là sont tirés sur papier du Japon, numérotés, avec grandes
 marges; chaque page est entourée d'ornements en couleur. Ces encadrements, très
 habilement chromolithographies par M. Dambourgez d'après les aquarelles de
 M. Pallandre, sont au nombre de douze, un pour chaque chant. Le texte a été tiré
 sur des fonds diversement teintés et que l'on a essayé de mettre en harmonie avec
 les chants du poète, tantôt pleins de lumière et de joie, tantôt sombres et dou-
 loureux. Chaque chant est, en outre, précédé d'un cartouche dessiné par
 M. Henri Scott, et dans lequel on a placé le sommaire. Les chromolithographies
 ont été imprimées par M. Lemercier, avec l'assistance de M. Viel-Cazal, graveur
 distingué, dont la compétence artistique avait déjà été remarquée, lors delà pu-
 blication des Evangiles illustrés par Bida, dont une partie des types était due à
 et son burin, qui a été chargé de la direction générale de cette édition.
    Heureux ceux à qui une bonne fée donnera pour leurs étrennes la Mireille de
  Hachette! Il est presque impossible de trouver un volume réunissant, à un égal
  degré, toutes les qualités requises pour charmer à la fois l'esprit et les yeux.
                                                          CH.   LAVENIR.




      LA TERRE-SAINTE (2" partie) : Liban, Phéiiicie, Palestine occidentale et
       méridionale, Pétra, Sinaï, Egypte, par VICTOR GUÉRIN, agrégé et docteur
       es lettres, chargé de missions en Orient. — Paris. Librairie Pion, 10, rue
       Garancière,1884. — Un magnifique volume grandin-4" de plus de 500 pages,
        enrichi de superbes planches en taille-douce, de trois grandes cartes im-
       primées en couleurs, et de 300 belles gravures sur bois. Prix : 50 francs.

   Il y a deux ans que paraissait la première partie de cette remarquable publi-
 cation, et que notre cher directeur, M. Collet, en rendait compte dans le Bulletin