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356                   LA REVUE LYONNAISE
 encore lieu, de droit, comme aujourd'hui, par mariage subséquent
Les lettres expédiées à la grande chancellerie étaient scellées du
grand sceau de cire verte avec lacs de soie rouge et verte. Le roi
les accordait avec ou sans finance, sous la réserve d'une aumône,
taxée par la chambre des comptes ou l'enregistrement indispen-
sable, en assurait l'exécution. Le document reproduit ci-dessus,
formulé d'une manière intéressante et naïve, ne fut taxé qu'à cin-
quante livres, et, par précaution, insinué à la sénéchaussée de
Lyon et au greffe du parlement de Provence. Cette dernière for-
malité s'explique par l'origine provençale de la famille Silvecane,
qui s'est éteinte pendant le dix-huitième siècle. Constant Silvecane
vint s'établir à Lyon ; il eut deux fils, Nicolas et Jean, nés illégiti-
mement vers la fin du seizième siècle, de deux femmes, nommées
dans les lettres qui relevèrent ces enfants de leur bâtardise. Cette
double grâce eut pour cause leur mérite, signalé expressément en
termes fort honorables pour eux. Nicolas ne laissa pas de traces à
Lyon ; peut-être est-il l'auteur de la branche restée en Provence.
Jean fut conseiller et garde des sceaux en la sénéchaussée de
Lyon, échevinen 1632, après avoir rendu de grands services pen-
dant la terrible peste de 1628. Marié, en 1613, à Marie Gesson,
fille d'un bourgeois, il eut plusieurs enfants, dont deux filles, deux
chanoines de Saint-Paul, et Constant, l'aîné, littérateur, traduc-
teur de Juvénal, prévôt des marchands en 1669, conseiller à la
cour des aides de Vienne, maître des requêtes au parlement des
Bombes et président de la cour des monnaies de Paris, etc. Marié
à Madeleine Prost, il eut plusieurs enfants, dont l'aîné, Charles-
Constant, fut intendant de Saint-Domingue. L'une de ses filles
épousa Laurent de Chaponay, seigneur de Vénissieux, etc. Gui-
chenon, Pithon-Curt, Colonia, Pernetti, etc., ont donné quelques
détails généalogiques sur les Silvecane : l'on y relève des erreurs
et des contradictions. Péricaud aîné, dans ses notes et documents
(règne de Louis XIV), a fait plusieurs fois mention de Jean et de
son fils Constant, au point de vue littéraire.

                                               V. DE VALOO S.