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306 LA REVUE LYONNAISE — 0 ! mai sies, tu, l'uiau dins la verduro : « — Oui!.,, mais tu es, toi, l'éclair dans la verdure; — tu brilles par- Brihes pertout, noun pode te segui ! tout, et je ne puis te suivre! — Tu Me leissaras, soulo, à ma rusco duro, me laisseras seul contre ma rude éeorce, — et moi, sans toi, je ne E iéu, sens tu, pourai que me langui ! pourrai que languir! Moun bèu mignot, coumo enfin l'iroundello « Mon bien-aimé, pareil enfin à l'hirondelle qui n'a plus son nid, Qu'a plus soun nis, tant tristo n'en sarai j'en serai si triste, — qu'après Tété, Qu'après l'estiéu, malauto mai fidèlo, malade, mais fidèle, — je mourrai à l'arbre sur lequel je monte avec A l'aubre ounte grimpe emé tu mourrai. toi!... » ALEXANDRINS BRÉMOND. NECROLOGIE MADAME MISTRAL C'est avec émotion que nous annonçons aux lecteurs de la Revue lyonnaise que notre illustre ami, M. Frédéric Mistral, vient d'avoir la douleur de perdre sa mère, âgée de quatre-vingts ans. C'est un deuil pour tous les félibres. Nous ne voulons pas répéter ici ce qu'on dit le Brusc, les Annales de Provence et les journaux du Midi, pas plus que ce que nous avons écrit nous-même dans la Revue du monde latin, nous tenons seulement à rendre un dernier hommage à la mémoire de cette femme d'élite. Car c'était bien la femme d'autrefois, l'ange du foyer,la gardienne des traditions domestiques. Comme la plupart des mères célèbres, elle avait été la meilleure éducatrice de son fils. Aussi n'hésitons- nous pas à affirmer que si l'esprit du félibrige est resté dans les régions sereines de ses commencements, c'est aux mères de ses premiers poètes, et surtout à Mme Mistral qu'il en doit la recon- naissance. Tout le monde a lu dans la préface des Iles d'or l'incomparable scène, que raconte Mistral, de la première entrevue de son père et de sa mère parmi les moissonneurs. C'est à ce passage que fait allusion M. de Berluc-Pérussis dans le beau sonnet que nous donnons ici. 11 en dira certainement plus que toutes nos paroles. , P. M.