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P A R T I C U L A R I T E S DU P A T O I S LYONNAIS 5 dans dominatio, et sur l'antépénultième quand la pénultième est une brève comme dans dominus. La plupart des noms masculins se terminant par une consonne, le latin n'a en réalité qu'une finale muette o pour quelques substantifs masculins (homo, bufo, ordo), et une finale muette a pour les noms féminins de la p r e - mière déclinaison (rosa, femina), lesquels sont innombrables. Mettons à part la finale féminine tio (dominatio, creatio) qui, par l'accusatif, nous a donnés de vilains substantifs en Uon, dont nous nous sommes hâtés d'accroître le nombre au moyen de procédés de dérivation. Résumant et complétant ce qui précède, nous voyons : 1* Une langue, le latin, où l'accent se place dans deux positions différentes, sur la syllabe pénultième et sur l'antépénultième. 2" Deux langues, l'italien et l'espagnol, où il se place dans trois positions.différentes, sur la finale, la pénultième et l'anté- pénultième 4. 3° Deux langues, le provençal et le français, où il se place dans deux positions différentes, sur la finale et sur la pénultième, avec cette qualité spéciale que le français ne souffre d'autre atone finale que l'ê muet. Notre patois se rattache au groupe n° 3 ; il place l'accent dans deux positions différentes, sur la finale et la pénultième, mais avec une curieuse particularité. Nous possédons la terminaison muette en o pour les noms répondant aux déclinaisons masculines du latin : homo (homo), araro (aratrum), cumaclio (cramaculus), gramo (gramen), pivo (populusj, chenèvo (canaabus) et, en général, pour tous les mots masculins répondant aux mots masculins terminés par un e muet en français : coivo (couève), étroublo (estouble), etc. Mais nous possédons deux terminaisons différentes pour les noms féminins répondant à la première déclinaison latine, une 1 II y a nièm en italien au moins, des mois d;ms la conjugaison, où l'accent est placé sur la Syliane avant l'antépénultième ; et même des mois avec enclise (c'est-à - dire des agglomérations que nous réunirions en français par des traits d'union, comme est-ce) où l'accent est placé sur la cinquième syllaiie à reculons; ex. portà n- ilomivelD. Ouf!