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302                      LA REVUE LYONNAISE




                          AU CAMPESTBJ

        Jan avié pèr Pasco espousa sa migo,
        E, valent daioun, segavo mi bla ;
        D'où téms, elo istavo au mas, pereila :
        Dévié dura'nsin lou mes dis espigo.

        Oi ! qu'un mes es long, quand l'amour vous ligo !
         Vès Naïs que vèn ! Soun pèd sèmblo ala.
        La caumo tuarié li biôu acoubla ;
         Elo lando, escalo e roco e garrïgo.

         — « Bello, ounte courrès sout lou cèu rajant ?
         « Que i'a de tant nôu ?» — « Vène de-vers Jan
         « Me faire paga quauco brin de cando. »

        Avié pas fini, que Jan èro lest :
        Velaqui, Tin tin, sus li ganto cando,
         Que pago lou dèute e lis interest.



                               AUX      CHAMPS


   Jean avait, vers Pâques» épousé sa mie, — et, vaillante faute, il moissonnait mes
blés. — Entre temps, elle demeurait au mas, tout là-bas. — Cela devait durer ainsi
le mois des épis.
   Ah ! qu'un mois est long, quand l'amour vous presse ! — Voyez Naïs qui arrive '
son pied semble ailé. — L'étouffante chaleur tuerait les bœufs accouplés ; — elle
trottine, elle grimpe et roéhes et garrigues.