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                                 FÉLIBRIGE                                      303




                            AUX CHAMPS

        Ils étaient unis du printemps à peine :
        Jean fauchait mes blés, vaillant moissonneur ;
        Annette habitait la lande prochaine ;
        Et leurs cœurs, de loin, ne faisaient qu'un cœur.

        Amour, oh ! combien légère est ta chaîne !....
        Dès le second jour, le front en sueur,
        Je la vis, venir à travers la plaine,
        Puis, d'un pied hâtif, gravir la hauteur.

        « — Où donc courez-vous si vite, brunette ! »
        « — Je viens réclamer, fit-elle, une dette
         « Qu'on doit, sur ma joue, acquitter recta. »

         Gomme elle achevait, sur sa lèvre rose
        Jean mit un baiser. — C'était peu de chose,
         Pourtant une larme à mes yeux monta.


  — « Belle, où courez-vous, sous le ciel qui darde ? quoi de si neuf? » — « Je viens
vers Jean — me faire payer quelque brin de cotisation. »
  Elle n'avait pas fini, que Jean était prêt: — le voilà qui, rubis sur l'ongle, sur
sesjoues blanches, —paie la delte... elles intérêts.


                                          L.   DE   BERLÙG    -PÉRUSSIS*