page suivante »
DE LA RESPONSABILITE LITTERAIRE 1-41 écrit dans de nombreux livres de science, notamment dans ceux dont les auteurs sont les absolutistes de la doctrine. Ces écrivains cités comme savants peuvent donc faire des adeptes parmi ceux pour que l'idée surnaturelle peut encore gêner les pas- sions ou parmi les chercheurs d'utopies. Il faut donc échapper au miracle de la création ; telle est la cause de la science expérimentale. Les transformistes ou évolu- tionnistes dont l'école tend à ranger le plus grand nombre d'adeptes sous sa bannière parlent souvent du fait qui seul peut prouver quelque chose selon la méthode scientifique ; mais plus souvent c'est en considérant à l'état de fait acquis une hypothèse qui s'adapte à la démonstration de leur système qu'ils plient une idée préconçue, parce que leur démonstration en a besoin ; cette mé- thode est devenue commune à beaucoup d'hommes classés au nombre des savants. C'est ainsi, par exemple, que l'on considère sérieusement un fait à l'appui du transformisme, pour expliquer les origines organiques des êtres vivants. Cet argument : un nez dans le visage existe comme nécessaire à une fonction sensuelle ; il a été créé, sans doute pour se moucher; ceci est une erreur. Le fait admis par la science c'est parce que le besoin de se moucher fait sentir que l'évolution corporelle a fait surgir l'organe qui sert à satisfaire ce besoin. Ce raisonnement n'est d'ailleurs pas plus excentrique, par exemple, que le fait de l'allongement du cou de la girafe, qui, d'après un savant, étant un animal placé par la nature dans des lieux arides, et ne pouvant trouver sa nourriture sur la terre à ses pieds, a cherché sur les arbres, qu'elle a pu ren- contrer, une nourriture que les feuilles lui'procurent. C'est ainsi qu'à force d'élever sa bouche vers les branches trop peu à la portée de cequadrupède, l'habitude contractée a servi à allonger déme- surément son cou disproportionné avec le reste de son corps. Dans cet ordre d'idées, pour combattre l'origine de l'animal, il n'est sorte de chimères ou d'utopies qui ne puissent être classées au nombre des faits qu'on qualifie de scientifiques et probants. Les exemples les plus saillants méritent d'être signalés; c'est ainsi que la première manifestation vitale et le passage de l'animal à l'homme ont donné lieu à des théories si excentriques pour éta- blir la doctrine matérialiste préhistorique du transformisme, que