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140 LA REVUE LYONNAISE et à se débarrasser des idées philosophiques de l'école qui leur ont fait croire qu'il y avait un abime entre le moral de l'homme et celui des animaux. » On avait crujusqu'ici que le moral signifiait « ce qui, dans l'être humain, est du ressort de l'à me, par opposition à ce qui est du ressort de la physique »; c'est la définition de Littré. Mais si déci- dément l'à me est supprimée, et que ce soit l'œuvre de la science, avouons qu'il suffit de produire certains arguments, au grand jour, pour que le sens commun en fasse justice. Le philosophe écossais Thomas Reid, quia écrit au dix-huitième siècle sur les principes d'actions ou sur les mobiles delà volonté humaine, conclut comme le mérite la théorie : « Les animaux ne peuvent atteindre à l'immortalité, pas plus qu'à la vertu. Le sens commun se révolte contre cette conclusion. L'homme qui accuse- rait sérieusement son chien de quelque crime se couvrirait de ridicule. » Il serait peut-être inutile pour la solution de la question de la responsabilité littéraire de s'appesantir sur les extravagances scien- tifiques qui font le sujet des livres de certains savants, ce n'est point parmi leurs lecteurs qu'on trouverait beaucoup de victimes de ces livres. Mais c'est parce que les doctrines imaginées par ces inventeurs de systèmes prétendus scientifiques concourent à la propagande d'un matérialisme abrutissant pour l'esprit humain, c'est parce que l'examen de ces systèmes aide à rendre plus complète la revue et l'appréciation' des écrits dont la lecture peut être un danger moral pour le lecteur qui suivant M. Sarcey serait lui-même l'auteur de la ruine de ses croyances et de ses mœurs ; c'est pour cela que la question de responsabilité commande leur étude. Le matérialisme, en effet, propagé par les doctrines scientifiques dont j'ai cité quelques formules, vise nécessairement à la suppres- sion de l'idée de Dieu. C'est l'athéisme qui se dresse en même temps contre toute croyance spiritualiste. C'est en vertu de cette seule raison que la théorie du transfor- misme qu'on a déjà vue appliquée à toute conception humaine, est proclamée, « elle est versée ; dit-on, dans les livres de cette école, parce qu'elle permet de se passer du créateur, » L'aveu est