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CHRONIQUE D'OCTOBRE I9OO 397 exquises : Vieilles histoires et vieilles rimes, présentées sous la forme d'un volume de grand goût, édité par Storck. M. Flotard est un causeur sans prétention, écrivant comme il conte, d'une façon pleine de naturel et d'humour. Lisez ces pages consacrées à Lubin, le petit chien qui joua à Lyon un rôle si important aux Cent-Jours ! Ecoutez ces « Causeries d'antan » sur Pierre Dupont, ces anecdotes de haut comique, où règne une atmosphère de bonne et saine poésie ! Voyez revivre cette noble figure de l'abbé Noirot, cet « accoucheur d'idées, ce merveilleux ouvreur d'intelli- gences », qui fut aussi un faiseur d'hommes par sa manière de provoquer l'initiative et d'exercer les caractères ! M. Flo- tard nous offre aussi des souvenirs en vers, en excellents vers. Il y eut toujours, paraît-il, des poètes dans sa famille, si j'en juge par la pièce improvisée par son grand-père au sujet du fameux épagneul Lubin, suspect un jour d'être atteint de la rage. Cette épître au docteur Petit est un chef-d'œuvre de verve et d'esprit. Du reste, les ouvrages lyonnais abondent à cette rentrée d'automne où les éditeurs nous réservent, pour les longues veillées d'hiver, leurs meilleures productions. Voici, sur YIle-Barbe, une plaquette charmante à lire, c'est le discours prononcé à la distribution des prix du Petit-Lycée de Saint-Rambert par M.Joseph Bûche, profes- seur au lycée et membre de la Société littéraire de Lyon. L'orateur, qui fut applaudi avec enthousiasme par un audi- toire d'élite, sut résumer en d'excellentes pages, et sans tomber dans les banalités et les redites, l'histoire de ce vieux monastère de l'Ile-Barbe qui joua un si grand rôle dans l'histoire de Lyon. Il retrace avec éloquence les phases si diverses par lesquelles passa ce vieux cloître, dont Le Labou- reur, dans ses Masures, écrivit les précieuses chroniques et