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CHRONIQUE D'OCTOBRE I9OO 395 fait part de sa nomination de membre correspondant de la Société littéraire de Lyon. Enfin, le I er juillet 1887, M. Aimé Vingtrinier lui ayant adressé son étude sur Pierre Dupont, M. Péan l'en remercie avec une légère critique digne d'intérêt : « J'ai vu quel- c quefois et entendu Pierre Dupont dans un restaurant e « situé près de l'Académie, non loin de la place Gfoslier, « je crois. Mais ne commettez-vous une hérésie littéraire « en le plaçant au-dessus de Bérenger ! » L'érudit ne sentait pas comme le lettré la poésie de Dupont. Ce fut une des dernières lettres de Péan à ses amis de Lyon. Il ne faudrait pas croire cependant qu'Alonzo Péan se confinât uniquement dans les recherches archéologiques. Il fut poète lui aussi, à ses heures, mais non un poète du genre de Pierre Dupont. La poésie de Péan était simple, triste, un peu comme son tempérament. Il ne chantait pas, il modulait, il pleurait. La Revue du Lyonnais publia quelques-unes de ses oeuvres. Avouons-le franchement : le poète était bien loin d'atteindre l'érudit. Cependant quelques pièces ont de l'allure. N'en citons qu'une. Elle est, croyons-nous, inédite. Du reste, les poésies de Péan furent rarement publiées. L'OISEAU ET LE VOYAGEUR L'OISEAU Sais-tu, bon voyageur, où ce vert sentier mène ? LE VOYAGEUR Je l'ignore; mais toi, bel oiseau, le sais-tu, Toi qui, du haut de l'air, ton lumineux domaine, Vois si loin ?