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390 CHKONIQTJE D'OCTOBRE I9OO Ami de deux de ses contemporains célèbres, Augustin Thierry et delà Saussaye, il fut amené à Lyon par ce dernier, comme secrétaire et collaborateur et publia sur le Lyonnais des études très appréciées. M. Louis de la Saussaye, membre de l'Institut, com- mandeur de la Légion d'honneur, avait été nommé recteur de l'Académie de Lyon le 2 octobre 1856, après M. l'abbé Noirot. Homme du monde d'une grande amabilité, très répandu dans la société, il s'était entouré, en venant à Lyon, de deux précieux collaborateurs, qui lui rendirent les plus grands services. M. de Barruel était secrétaire de l'Université à l'arrivée du nouveau recteur ; il était grand, bon, doux, d'une politesse extrême, d'un commerce agréable et facile. Il fut remplacé à l'Université par M. Reignier, secrétaire de l'Université de Poitiers, où se trouvait recteur M. de la Saussaye, quand M. de Fortoul, ministre de l'Instruction publique, institua seize grands rectorats universitaires. M. Reignier contrastait singulièrement avec son prédécesseur; il était petit, maigre, froid, administrateur habile, mais de rapports difficiles. M. de la Saussaye se déchargea sur lui de toute la besogne universitaire, se réservant pour ses études d'histoire et plus spécialement de numismatique. Il fit venir alors à Lyon son ami, son secrétaire particulier et intime, M. Alonzo Péan, qui resta avec lui jusqu'à la mort du recteur de l'Univetsité, arrivée le 25 février 1878, en son château de Troussaye (Loir-et-Cher). Le secrétaire de M. de la Saussaye était plutôt un timide, un mélancolique, doux, d'un caractère presque enfantin qui contrastait avec sa grande taille. C'était un infatigable tra- vailleur, un celtisant convaincu. Il faisait les recherches historiques dont son chef avait besoin, lui préparait le travail,