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37^         '         HYMNE A FLORENCE

      En tes murs parfumés de jasmins et de roses
      L'art éclate, éternel monarque triomphal,
      Que ni les durs combats ni les chagrins moroses
      N'ont pu renverser de son divin piédestal.

      Ton charme est fait de paix, d'élégance et de grâces;
      Et ne pouvant chasser de moi ton souvenir,
      O Florence, voici qu'à travers les espaces
      Mon cœur a pris son vol et veut te revenir.

      Places graves, porches profonds des basiliques,
      Beaux éphèbes de marbre et, dressés vers les deux,
      Campaniles logeant les cloches angéliques
      Qui sèment dans l'éther leurs carillons pieux ;

      Fontaines, carrefours ennoblis de statues
      Aux fins profils, au geste sobre, aux fiers regards ;
      Grands palais où les voix humaines se sont tues ;
      Salles d'honneur ; vieux murs tapissés de brocarts ;

      Et vous, peuple troublant des rêveuses Madones
      Ecloses sous les doigts des doux Bolticellis ;
      Vierges au front orné de stellaires couronnes ;
      Saintes au corps perdu dans la robe à longs plis ;

      Belles Dames qui sur les fragiles verrières,
      Mctte%_ vos galbes fins et vos jolis atours,
      Dont les tailles, du haut gorgerin prisonnières,
      Aux mains des amoureux s'abandonnent toujours ;

      Parfums du soir, parfums des nuits, parfums de l'aube
      Qui suspende^ dans l'air vos grappes de senteurs ;
      Lumières ; horizons que jamais ne dérobe
      Le réseau des brouillards tombant du ciel eu pleurs ;