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            LES LYONNAIS AU COLLEGE DE JUILLY                   tfl

sympathie pour les arts, c'était chez un prince étranger, un
Frédéric de Prusse, qui rattachait à son nom toutes les
gloires délaissées, essayait de secouer l'assoupissement
général ( r ) . Dans un temps de progrès, où la jalousie et
l'émulation empêchent la jeunesse de dormir, Coustou
aurait pu mériter le nom de grand statuaire. Mais il lui
aurait fallu être plus laborieux. On ne lui conteste pas
l'invention de ses ouvrages. Quant à l'exécution, oh le sait,
il se reposait sur des ouvriers habiles, que le défaut de for-
tune obligeait à lui vendre leurs talents, peut-être supé-
rieurs au sien.
   Au moment d'une grave maladie, M. d'Angivilliers lui
apporta le cordon de St-Michel, et l'empereur Joseph II
vint lui faire une visite. Ces attentions semblèrent lui rendre
la santé pendant quelque temps ; mais enfin il succomba à
l'âge de 61 ans, le 13 juillet 1777.
    Un frère plus jeune, Charles-Pierre (2), entré le 2 octo :
bre 1731, « parcourait toutes ses classes en meilleure conve-
« nance. » Sorti après sa philosophie, le 21 octobre 1737,
il suivait à Paris les cours de droit, et devenait avocat au
Parlement.
    Guillaume Coustou « avec nos regrets avait pris en irri-
« table dilection » un petit compatriote de onze ans, « à la
« figure trop captivante », qu'on appelait, en estropiant sans
doute son prénom, « Monsieur l'abbé Ninique. » Celui-ci
portait, en effet, le complet de drap noir pagnon, la veste


  (1) M. LASSORE, dans l'Eve, des G. du M.
  (2) Guillaume Coustou, père, né à Lyon, le I er mai 1677, avait
épousé Geneviève-Julie Morel, dont il eut : Guillaume, né à Paris, le
20 mars 1716, mort sans alliance, et Charles-Pierre baptisé à Saint-
Germain-l'Auxerrois, le 28 janvier 1721.
  N° 5. — Novembre 1900.                                        24