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LES LYONNAIS AU COLLEGE DE JUILLY 555 Quant à Etienne Biaise, « les régents n'en venaient pas « à bout, tant il était remuant et impétueux(i) ». Aussi, lorsque le maréchal Victor d'Estrées, « pour remercier de « l'accueil qui lui était ménagé depuis deux ans, offrit à « nos Messieurs une gabarotte nantaise, gréée et matée, « tous, d'un commun accord, proclamèrent commandant « du bord Louis-Philippe de Rigaud », le futur amiral de Vaudreuil, « et capitaine de débarquement Etienne-Biaise « Birouste de Mercuire. » Vingt-deux ans plus tard, au début de la guerre contre la Prusse, le régiment du Boulonnais avait été désigné pour surveiller les côtes vers Samt-Mâlo. La précaution n'était pas inutile. Un corps considérable de troupes britanniques, débarqué à Saint-Lunaire, le 4 septembre 1758, s'était em- paré de Saint-Cast (2), et s'y était rapidement entouré de retranchements. Le duc d'Aiguillon, gouverneur de la pro- vince, réunit tout ce qu'il trouve sous sa main de troupes disponibles ; mais il n'ose attaquer avec aussi peu de monde. Boulonnais, conduit par son colonel, La Tour d'Auvergne, engage l'action, entre dans les fortifications malgré la mous- queterie et le canon de la flotte embossée à bonne portée, et force les Anglais à battre en retraite vers le rivage. En ce moment, un capitaine de grenadiers (3), entraînant son (1) Il faisait grande consommation de portefeuilles. Il eut la rou- geole avec son frère en octobre 1735, et la tête deux fois rasée (60 sols), en avril et mai 1737. Entré le 22 septembre 1733, Etienne se retirait le 20 octobre 1739, après sa rhétorique. (2) SUZANNE: Histoire de l'ancienne infanterie française. Paris, Cor- réard, 1853, t. VII, p. 96. — Dictionnaire historique des sièges et ba- tailles. Paris, Vincent, 1771, t. III, p. 332, (3) Entré au régiment de Boulonnais-infanterie en 1740, Etienne Birouste était capitaine dès le 11 novembre 1746.