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298              L'ACADÉMIE     FLORIMONTAXE

   Ce n'est que sous le ministère Duruy que fut organisé
chez nous l'enseignement moderne, cet enseignement qui
tend tous les jours à s'accroître et qui bientôt peut-être étouf-
fera l'ancien enseignement classique (ce sera trop alors), et
déjà la petite ville savoisienne avait compris qu'il est bon
de développer par des études spéciales ces vocations indus-
trielles et commerciales aussi nécessaires à la prospérité d'un
pays que les hautes vocations libérales.


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    En 1860, il se produisit dans la Société un notable chan-
gement d'orientation. La Revue Savoisienne devenue men-
suelle se popularisa en quelque sorte ; elle eut à cœur d'échap-
per à l'écueil des académies de province où se font de cons-
ciencieuses recherches, où s'élaborent des travaux sérieux
mais peu lisibles et qui n'ont pas d'intérêt général. Elle voulut
faire connaître la Savoie à la France, la Savoie non seule-
ment dans son passé, dans ses gloires, mais dans ses beautés
présentes. L'un de ceux qui se dévouèrent le plus à cette
œuvre est l'écrivain Jules Philippe qui entre autres études tort
attachantes est l'auteur de ce livre : Les Poètes de la Savoie, si
fort goûté par Sainte-Beuve. Enfin, grâce aux libéralités du
D r Andrevetan, qui lui légua pour celaune assez grosse somme,
la Société Florimontane ouvrit tous les ans des concours d'art
et de poésie. Parmi les lauréats de cette Académie figurent
un grand nombre de nos poètes connus; nous citerons seule-
ment ceux de ces dernières années : Achille Million, le
robuste poète du Morvan, l'auteur des Légendes d'aujourd'hui,
de la Voix des ruines, etc. ; Jean Appleton, le traducteur
d'Evangéline; Albert Samain, primé à l'Académie française