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                 L'ACADÉMIE    FLORIMONTANE                 293

efforts pour enseigner bien et pour dire beaucoup de choses
en peu de temps ». Lorsque l'on songe à quelle époque se
tentait cet essai d'enseignement on est confondu de la hau-
teur de vues de celui qui avait conçu ce plan, de cet évêque
qui faisait appel à toutes les bonnes volontés, tous les talents
pour organiser à sa manière l'enseignement supérieur dans
sa patrie.
   L'Académie Florimontane n'est donc pas comme les
académies italiennes de l'époque, qui avaient pu être prises
comme modèle, une Société d'admiration mutuelle, salon
fermé et sans influence. Son bureau se composait du prince,
qui devait être une personne illustre et vertueuse, dévouée
à la Société. Le duc de Nemours, Henri de Savoie, porta le pre-
mier ce titre. A côté de luise placent les collatéraux « pru-
dents et sages » le secrétaire « qui aurait des idées claires et
nettes, des pensées nobles » et enfin le trésorier « honnête
et soigneux ».
   Les mémoires du temps rapportent que la cérémonie
d'ouverture fut brillante. Saint François de Sales y prononça
une de ces harangues persuasives, au style fleuri et char-
mant dont il avait le secret.
   Et bientôt, la petite ville d'Annecy vit arriver de tous
côtés des savants sollicitant l'honneur de suivre les cours
de l'Académie naissante, ou de faire partie de l'illustre
assemblée. Ainsi vit-on affluer à Paris en plein moyen âge
les érudits de tous pays venant écouter Abélard et saint Ber-
nard.
  Un des académiciens les plus célèbres est Honoré d'Urfé.
L'auteur de X A strie a peut-être emprunté aux paysages
savoisiens quelques-unes des charmantes descriptions qui
sont le principal charme de sa pastorale.
  Les premiers cours qui s'ouvrirent et qui furent suivis