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280 LES LYONNAIS AU COLLEGE DE JUILLY Mais, froissé sans doute, M. de Montigny était passé chez Madame sa sœur, et, usant cette fois encore de son élo- quence, avait obtenu le départ de ses cinq neveux. Ce dernier départ était une perte pour le collège. « M. Bour- « ret, père, secrétaire et intendant du marquis de Torcy ( i ), « avait déjà rendu de signalés services à la congrégation; « et Paul, François, Augustin, Alexandre, Antoine Bourret « promettaient grand honneur à l'Académie par leur tra- ct vail, leur caractère, leur air plein d'honnêteté. Malheu- « reusement, l'oncle avait parlé à Madame sa sœur ! Ce ne « fut qu'un unanime regret. » Pourtant, lorsque, le 20 fé- vrier 1723, à l'occasion de la majorité du jeune roi, le P. Sau- vage autorisa une seconde représentation à 'Horace, les cinq Bourret, revêtus de la prétexte, avaient distribué aux invités programmes et friandises. Nous n'avons retrouvé les traces que d'un seul, Augus- tin, lequel suivait à Paris, en 1730, les cours de droit en compagnie de Pierre Terray, Jacques-Antoine de Jerpha- nion et Jean-Philibert Peysson. Un enfant de dix ans, Antoine d'Auvergne (2), entré quelques mois après le départ des Bourret, devait faire grand honneur à l'Académie. « Il avait la figure la plus avenante, « une voix charmante et de grandes dispositions pour la « musique. » Aussi était-il recommandé d'une façon toute spéciale aux soins de Garnier, le professeur de musique, et de Parementier, le maître à danser. Il ne se passait pas une (1) Il habitait à Paris, rue Gaillon. (2) Antoine d'Auvergne, né à Clermont-Ferrand le 4 octobre 171 -5, entrait à Juilly le 12 septembre 1723. Voir : LE BAS : Diction, encyclopédique âe la France., — H O E F E R : Nom. biog. gin., III, col. 794. — FÉTIS : Biog. universelle des musiciens, Paris, Didot, 1875, II, 436.