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266               LA VERRERIE DE ROANNE



                             IX

                       20 Février .'745.


          Monsieur,

   Je me rendrais moins importun si ce que nous sollici-
tons n'étoit point pour nous d'une aussy grande conséquence,
mais une pareille interruption nous coûte trop cher pour
n'avoir point lieu d'espérer d'en être un peu dédommagé
par quelque endroit. Je prends la liberté de vous envoyer
une lettre que je viens de recevoir du sr de Gerando, elle
ressemble beaucoup à celle d'un homme piqué et il n'a
point tort. Il est tant de personnes qui le sont contre luy
qu'il faut bien qu'il le soit contre quelqu'un. Il n'est point
vray, comme il l'avance, qu'il nous ait offert du charbon
que nous ayons refusé. Nous l'avons au contraire toujours
sollicité de noas en livrer davantage, et tout le monde le
sait icy, mais il faut bien qu'il cherche des excuses. Vous
eûtes la bonté, Monsieur, de me promettre lorsque j'us
l'honneur de vous voir de faire tout ce qui dépendrait de
vous pour nous rendre service ; si vous vouliez seulement
aujourd'huy avoir celle de vouloir tout ce que vous pouvez
dans cette affaire, M. de Gerando ne parlerait ny d'une
façon si positive, ny si impertinente. Au reste, Monsieur,
nous nous reposons sur ce que vous avez bien voulu me
faire espérer, et nous vous prions de considérer que nous
sommes dans un état de souffrance, que chaque jour est
pour nous d'une dépense très forte, et qu'enfin l'honneur
de vous voir et de solliciter votre appui fut, Monsieur, le
seul motif du voiage que je viens de faire à Lyon.