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264               LA VERRERIE DE ROANNE



                              VII

                        6 Février 1745.


            Monsieur,
   On me mande de Paris qu'on attend au Conseil votre
avis pour nous accorder l'arrêt que nous sollicitons au sujet
de la police et l'ordre qui doit régner parmy les ouvriers
de notre manufacture. Considérez je vous supplie, que c'est
un arrêt de justice et tel enfin que le Conseil en a rendu mille
fois pour différentes verreries, et tout récemment en faveur
de celle de Sèvres. Nos ouvriers, et généralement tous ceux
qu'on emploie dans ce genre de travail, étant une espèce de
gens difficiles à gouverner et même un peu féroces, il est
nécessaire qu'il y ait contre eux des loix qui puissent les
intimider, sans quoy les maîtres de verreries se trouveroient
tous les jours dans le cas de se plaindre et souvent dansceluy
d'être ruinés.
   Nous essuyons, Monsieur, actuellement une perte bien
considérable. M. Hue vous a sans doute mandé que notre
four étoit éteint parce qu'on a jugé à propos de nous laisser
manquer de charbon. Après avoir fait dresser un procès-
verbal du refus qu'on nous a fait d'une équippe qui se trou-
voit encore au dessous du port de Roanne, nous avons été
contraints de suspendre nos travaux et de nous pourvoir au
Conseil.
   Oseroi-je donc, Monsieur, solliciter votre avis dans un
tems où il nous est plus nécessaire que jamais, nous trou-
vant aujourd'hui dans la nécessité de payer l'oisiveté de nos
ouvriers et même de les retenir à force d'argent.