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             LES LYONNAIS AU COLLEGE DE JUILLY                       175

   Dès le lendemain, J. d'Aussel entrait à l'infirmerie pour
accès de fièvre tierce. Le voyant perdu, Mme Calas, sa tante,
« voulut, le 29 février, l'emmener chez elle à Paris, où il
« est mort, le pauvre enfant ! le I er avril 1716. » Intelligent,
travailleur, exemple de ses camarades, d'Aussel ne continuait
ses études que par une énergie de volonté rare. « Depuis
« janvier 1715, la fièvre s'obstinait en lui, comme il s'obsti-
« nait lui-même à ne nous point quitter. »
   Le 11 décembre 1713, le P. Sébastien Dutreuil(i) nous
envoyait un élève de philosophie, François Vignon. L'enfant
ne tardait pas à montrer ce dont il était capable. Les tra-
vaux de transformation du parc étaient à peine commencés,
et, jusqu'ici, on n'avait pas éprouvé la nécessité d'une clôture
au midi, du côté de Nantouillet. Le 5 janvier 1714, trom-
pant la surveillance, François Vignon s'échappait. Grand
émoi, dès que fut constatée la disparition : trois valets fouil-
lèrent les environs, Mouton et le Père Préfet montèrent à
cheval, le Frère dépensier, Houbert, enfourcha son âne.
« Au soir, ce dernier, plus heureux que les autres, revenait
« au collège, ramenant en croupe et non sans peine notre
« fugitif, qu'il avait retrouvé à la Villette-aux-Aulnes,
« chez l'hôtellier du Cheval Blanc, où il fallut payer un
« dîner de 3 livres 5 sols. » Dès le lendemain, « unmanœu-
« vrier du pays, nommé Philippe, et son associé creusèrent
« au bout de la grande allée le large fossé (2) », qui existe

  (1) Sébastien Dutreuil, fils de Benoît, marchand, et de Marie Marinier,
entré à l'Oratoire en 1702, âgé de 18 ans, prêtre en septembre 1710,
mort en 1754.
   (2) L'Econome paya à Philippe pour le fossé 27 livres 10 sols, « en
« attendant un mur. » On l'attend encore, tant il est vrai que le provi-
soire est ce qui dure le plus longtemps. Le suisse se retira le 18 octo-
bre 1721, et ne fut pas remplacé.