page suivante »
LES LYONNAIS AU COLLEGE DE JUILLY 173 sent du Roi. « Sur le fauteuil de serge verte et les six chaises « en paille rouge prirent place le président d'honneur et les « Messieurs du bureau. Le R. P. Supérieur présenta ses « élèves. M. du Moutiers, aîné, secrétaire, lut une adresse « à M. d'Aguesseau et une ode à M. de Seignelay. Mgr le « Chancelier se leva pour complimenter fort agréablement « un chacun et l'Oratoire. MM. de Troisvallais et d'Aussel « répondirent avec pleine satisfaction. On procéda à la récep- « tion de deux nouveaux membres, on fit lecture de plu- « sieurs travaux ( i ) , puis Messire Garnier, le maître de « musique, fit exécuter par nos Messieurs un chœur de « M. Lulli (2). » Sur la fin de la séance, le R. P. de la Bas- tide sollicita un service du Chancelier. « Messieurs les Aca- « démiciens, dans le dessein de plaire au jeune roi, avaient « composé chacun sa fable. » Gaucher (3), le maître écri- vain, de sa plus belle plume, avait transcrit les 35 composi- tions, et Jollivet, papetier à Paris, avait recouvert la copie en cuir du Maroc le plus fin. « On demandait au Chancelier « de porter lui-même cette offrande au souverain. Ce qui « fut fait, et causa grande joie et émulation chez nos Mes- « sieurs. » J. d'Aussel avait composé la dédicace et une fable. ([) Entre autres, une traduction en vers français de la fable du Rat de ville et du Rat des champs ; des stances exprimant le désespoir de Camille à la vue de son frère, Horace, qui veut la tuer. (Bibliothèque Nationale, fonds français, 24.720, folios 401 1414). (2) Louis Lully, fils du célèbre compositeur florentin, fut élève du collège du 18 juin 1681 au 24 mai 1685. Il quittait alors Juilly « pour « aller exercer la charge de Monsieur son père ». (3) Gaucher, l'écrivain, et Garnier, le maître de violon, quittèrent Juilly en août 1725.