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CHRONIQUE DE JUILLET 19OO 157 trop souvent, hélas, des agents électoraux illettrés. Il est vrai qu'en vertu du décret que vient de rendre M. le Minis- tre de l'Instruction publique, il n'y aura bientôt plus d'illet- trés, chacun ayant le droit, sous prétexte de simplification de l'orthographe, d'écrire le français à sa guise, suivant ses goûts. Ah ! le beau langage que réserve au siècle futur cette simplification de la langue ! Le siècle qui s'achève se flattait d'avoir été le siècle des grands écrivains, des grands poètes ; il finit avec la langue française, qui ne sera bientôt plus qu'un patois national. Avant que nous assistions à cette décadence, occupons- nous du mouvement des lettres, — des belles-lettres, —pen- dant ce mois de juillet. Ce mouvement est, plus que par- tout ailleurs, dans notre région, incessant et remarquable. Voici tout d'abord trois découvertes archéologiques signalées autour de nous. A Sainte-Colombe-lès-Vienne, ce pays si riche en souvenirs gallo-romains, on découvre, le 10 juillet, dans la propriété de M. Chaumartin, une superbe mosaïque, très bien conservée, une des plus belles qui aient été encore mises à jour. A Valfleury, ce site si curieux du Forez, le Père de Bessy, directeur de la maison des Lazaristes, trouve, enfouis dans les décombres, deux beaux écussons, dont l'un porte les armes de Jacques Mitte de Chevrières, époux de Ga- brielle de Saint-Chamond, chevalier de Saint-Michel et du Saint-Esprit, etc. Quelque savant nous dira un jour comment ces sculp- tures héraldiques ont pu être transportées à Valfleury. Enfin le 24 juillet, à Intriaz-Izernore non loin de Bussy, où déjà tant de documents de l'histoire romaine ont été découverts, on a mis à jour des piédestaux, des armures. Les morceaux d'architecture ont une similitude parfaite