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106 LES LYONNAIS AU COLLEGE DE JUILLY Cependant, entre deux séjours à l'infirmerie, « grâce à leur facilité peu commune », les trois frères travaillent assez pour se maintenir à la tête de leurs classes. A la dis- tribution des prix de 1714, le P. Houbigant fait jouer Y Electre de Sophocle, dont il vient de terminer la traduction en vers ïambes. Jean-Baptiste, sous les traits de Jupiter, enlève tous les suffrages ; Barthélémy remplit le rôle de Chrysothème, frère d'Elector (1). Tous l'applaudissent dans la plus belle scène, lorsque, ayant trouvé sur le tombeau de son père une mèche de cheveux fraîchement coupés, il arrive en hâte apporter la bonne nouvelle du retour d'Oreste. Jean-François donne le prologue et le premier intermède en français (2). Nouveau succès en 1715 : Jean-Baptiste soutient la thèse générale de philosophie, dédiée à un compatriote, « intime (t) « J'ai composé, dit le P. Houbigant, cette tragédie latine en 1714, « lorsque je faisais la rhétorique à Juilly, et je l'ai fait encore repré-" « senter à Marseille en 1715. J'ai été obligé de changer les person- « nages d'Electre et de Chrysothémis, sa sœur, en ceux d'Elector et de « Chrysothème. » Cette pièce fut accompagnée d'intermèdes français, dont le sujet est la paix qui venait d'être donnée à l'Europe. « Le per- c sonnage de Jupiter est le meilleur de tous, surtout dans la dernière e « scène. La poésie est aisée dans toute la pièce. Le fond des person- « nages badins est de M. Thévenard. Je n'ai fait que les serrer et les « retoucher. Le personnage de l'Hiver est de M. Capponi. Tous les « deux régentaient à Juillv en même temps que moi. » ADRY : Notice sur la vie et les ouvrages du P. Houbigant de l'Oratoire, extrait du Magasin encyclopédique n° de mai 1806. Paris Delance in-12, de 149 pages; page 148. (2) Pour les récompenser d'un semblable succès et de leurs sept prix, leur oncle les enmena pour quinze jours chez lui en sa terre de Louvres (Seine-et-Oise).