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             LES LYONNAIS AU COLLEGE DE JOILLY                 97

vembre 1711, Mme de la Bussière, désireuse sans doute de
constater les progrès réalisés, se donnait la peine d'amener
son deuxième fils, Jacques, à peine âgé de 5 ans (1). Elle
retournait chez elle « complètement changée » par le
P. deCapponi et le P. Sauvage, supérieur d'un rare mérite,
aux talents duquel Juilly a dû l'accroissement successif de
sa réputation et de sa prospérité dans toute la suite du
xvm e siècle.
   Dès la première composition trimestrielle, Paul se plaçait
à la tête de sa classe. Malheureusement, le bulletin de
janvier contenait, avec des éloges pour le travail, encore
quelques réserves pour la conduite. M. de Gayot, revenu à
des idées plus saines, n'ose plus, comme jadis, encourager
son fils à la paresse, et lui écrit la lettre suivante, que nous
tenons à reproduire tout entière, et que nous pourrions
placer aujourd'hui sous les yeux de bien des parents :

« A Monsieur Paul de Gayot, à l'Académie royalle de Juilly,
                           « A Lyon, ce 10 de janvier 1712,

    « J'ai reçu hier, mon cher Paul, ta lettre du 25 dernier.
«   Elle me fait part de tes succès littéraires et de la récom-
«   pense honorable qui en a été le résultat. Le bulletin du
«   R. P. Préfet, arrivé au même temps me prouve que
«   tout cela est vrai. Jamais réception de lettre ne me fut
«   plus agréable, et je t'avoue que ta maman, plus surprise
«   que moi, n'a pu retenir ses larmes. Cependant je
«   doibs t'avouer que, bien que la première place soit un
«   succès infiniment flatteur, je fais encore plus de cas d'une


  (1) Jacques Gayot Mascrany des Hayets, chevalier, baptisé le
14 juillet 1706, né la veille,
    N° 2. — Août 1900.                                     7