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                 CHRONIQUE DE JUIN I9OO                     79

XVIIe siècle, petites plaquettes que se disputent les biblio-
philes.
   Son histoire de la Boucherie lyonnaise est un exposé
remarquable du développement de cette corporation, de ses
coutumes, de ses règlements, de ses usages depuis le
xvi e siècle jusqu'à nos jours. Ainsi comprise, l'histoire du
travail à Lyon n'est pas une simple question de curiosité
archéologique ; elle a une portée morale, sociale et même
patriotique, sur laquelle il serait superflu d'insister. Ajou-
tons que rien n'est plus captivant que les études rétrospec-
tives de la vie surprise dans ses menus détails quotidiens
et df.ns sa lente évolution à travers les siècles.
   Presqu'en même temps que paraissaient ces remarqua-
bles rapports destinés à l'Exposition de 1900, un jeune
 avocat à la Cour d'appel de Lyon, M. Eugène Gourbis, sou-
tenait une thèse pour le doctorat en droit et avait l'heu-
reuse inspiration de prendre pour sujet : La Municipalité
Lyonnaise sous l'ancien Régime. On ne saurait trop féliciter
M. Courbis de cette intéressante étude sur nos institutions
municipales, sur ce Consulat lyonnais, une des plus curieu-
ses institutions de l'ancien régime, unique en France par
son organisation originale et par son pouvoir considérable,
véritable Etat dans l'Etat. L'auteur s'occupe d'abord de
l'évolution historique du Consulat, depuis son origine,
c'est-à-dire depuis les premières révoltes du peuple de Lyon,
en 1336, pour son indépendance et pour la gestion de ses
propres affaires ; il nous en montre ensuite toutes les attri-
butions juridictionnelles. Peut-être eût-on pu lui demander
un peu de philosophie de l'histoire. Peut-être eût-il fallu
mieux dégager de ces documents l'esprit d'indépendance,
de particularisme, de fronde même qui caractérisa toujours
les Lyonnais.