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224                        BIBLIOGRAPHIE

 une bru. Que sera celle-ci ? Joséphine sera-t-elle douce,
 bonne, et vaillante comme Pierrette ? C'est un grand ha-
 sard que le mariage, le cas en vaut la peine. Vite une
 pièce de vers pour regretter l'une et souhaiter la bien-
 venue à l'autre. Puis comme les bons maîtres ont fait les
 bons fermiers et qu'on est de la noce, on récite les vers
 aux deux jeunes mariées qui comprennent très-bien, veu-
 lent avoir une copie de leur» vers et les lisent dans le
 village. Ah! le bon maître que nous avons ! Ah! quel sa-
 vant docteur ! comme il écrit ! et voici que la gloire du
 docteur sort de son village, pénètre d'Aignoz jusqu'à
Belley; la capitale du Bugey est singulièrement lettrée et
 comme à Trévoux, tout le monde y a de l'esprit (1). On
 cajole le docteur pour entendre ses poésies; grand embar-
 ras de celui-ci. Mais on est en famille et cela n'ira pas
plus loin. Petit à petit, le diable s'en mêle, et on force le
pauvre docteur à faire imprimer ses vers malgré lui.
C'est un souvenir qu'on lui demande et qu'il ne peut re-
fuser ; justement à Lyon, il a un compatriote qui fait lui-
même aussi des vers et qui est imprimeur; il est discret, il
imprimera les poésies à petit nombre et il n'en parlera à
personne. De concession en concession, comme Louis
XVI, on monte sur l'échafaud de la célébrité.
   Et voilà comment, Messieurs, j'ai eu l'honneur de vous
offrir le petit volume du bon etmodeste docteur Delastre.
Vous avez tous lu ses Souvenirs poétiques delà Bombes,
du Bugey et du vieux Lyon. Ce volume nous touche
par sa grâce et sa naïveté ; il nous intéresse et nous



   (1) Un vieux proverbe dit: VouleS'Vous de V M..? Ailes à Trévoux.
t e M. était la marque de la monnaie de Trévoux. Aime en patois veut
dire esprit.