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                          TIIIERRIAT                       29

Ht une morale assez paternelle ; car en même temps, une
députationde la Fabrique, composée des premiers dessina-
teurs de Lyon, de MM. Béraud, Romain, Lasserve, Berger
et autres notabilités artistiques, demanda une audience
au maire de Lyon et protesta contre le blâme injuste
infligé à la classe de fleurs. Le maire désabusé les char-
gea de lui faire un rapport sur cet enseignement si pré-
cieux pour notre riche industrie, et il en résulta un bien :
le jury fut désormais renfermé dans son rôle exclusif qui
est de classer les concours par ordre de mérite.
   Néanmoins, une hostilité sourde et patiente persista
contre la classe de Thierriat. C'est le sort des hommes de
mérite de faire des jaloux, et Thierriat n'en fut pas
exempté. Une classe particulière, rivale de la sienne,
s'ouvrit sous la protection d'un personnage qui poussait
les élèves de ce côté-là. Mais ce ne fut qu'en 1853 qu'on
atteignit le but. Thierriat avait trente ans de services, ce
fut le prétexte qu'on saisit. M. Waïsse, très-habile admi-
nistrateur, niais qui n'avait pas le sentiment artistique,
subit la pression de son entourage, et Bonnefond ne défen-
dit pas son ancien ami. Cependant Thierriat, outre les
services que j'ai cités, lui en avait rendu d'autres que l'ami
le plus dévoué hésite à rendre, et le plus audacieux à de-
mander. Quoi qu'il en soit, Thierriat fut mis à la retraite,
quand il était encore plein de vigueur et de talent. Ses fonc-
tions de conservateur des Musées lui furent maintenues,
mais son traitement qui était des plus modestes, parce qu'il
se complétait par celui de professeur et permettait à l'Ad-
ministration de faire une économie,ce traitement ne fut pas
augmenté. A ce prix dérisoire, on n'aurait pas trouvé un
seul conservateur d'e mérite en France pour les Musées
de la ville de Lyon ; il l'a conservé jusqu'à la fin.
  Il devait espérer au moins que - ses longs et loyaux