Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
45 6                         BIBLIOGRAPHIE
 •
M. Rondot, dont on connaît les innombrables recherches sur les artistes
lyonnais, a pu attribuer sans conteste cette signature à Claude Guinet,
peintre et verrier qui séjourna à Lyon de 1493 à 1512. On le trouve
mentionné en 1493 dans les Nommées; en 1503, il figure dans les char-
treaux de l'impôt, et sur les rôles il est inscrit : « Claude Guynet paintre »
ou « Claude le paintre ».
   « Le rétable de l'autel de sainte Catherine d'Alexandrie dans l'église
Notre-Dame de Beaujeu, dit M. Natalis Rondot, a été peint en 1507. Il
a été peint à Lyon, car Claude Guinet était dans cette ville en 1506,
en 1507 et en 15 10.
   «      La Sainte Catherine de Claude Guinet a cela d'intéressant
qu'elle a été exécutée lors des débuts de nos peintres lyonnais du
XVIe siècle. Nous n'y reconnaissons ni la facture italienne ni la facture
flamande. Ce rétable est une œuvre bien française dans son ensemble,
quant au dessin et au coloris, mais Claude Guinet n'était pas cependant
un maître tout à fait provincial ; il paraît avoir été familier avec l'art de
son temps. La sainte a une sveltesse et une élégance de formes, aux-
quelles les peintre italiens se plaisaient. Le visage de sainte Catherine
tient du portrait ; il a quelque chose du réalisme flamand, et l'échappée
de paysage à gauche de l'architecture corinthienne rappelle par la finesse,
la précision, autant que par la couleur, les fonds de tableau des maîtres
de Bruges.
   « Ce tableau est, nous le répétons, bien français. Nous ne prétendons
pas assigner à ce panneau une haute valeur d'art : on peut reprocher à
notre artiste quelque faiblesse, voire même quelques incorrections. L'ou-
vrage n'en a pas moins un très vif attrait, son intérêt est par-dessus tout
historique. »
   On ne peut qu'être fort reconnaissant à M. Rondot de cette nouvelle
étude, de cette nouvelle pierre qu'il vient d'ajouter à l'impérissable
monument élevé par ses soins, depuis de nombreuses années, à la gloire
artistique de notre cité.
                                                          Léon GALLE.