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                      BOSSUET ET LYON                      4)3

 sans doute de toute suggestion d'ambition individuelle,ils ne
contenaient pas leur mauvaise humeur et leur dépit, quand
la dignité et les espérances de la société avaient été mécon-
nues. Il ne faudrait pas, à mon avis, chercher d'autre cause
à ces anecdotes, certainement apocryphes, qui ont eu cours
jadis sur la réception, plus que froide, faite à plusieurs de
nos archevêques, qui n'avaient pas eu l'honneur et la pré-
caution d'être comtes de Lyon, avant leur intronisation.
L'esprit, avec lequel les textes d'Ecriture Sainte auraient été
échangés, à cette occasion, dans les compliments d'entrée,
aurait ajouté à l'aigreur de l'épigramme un parfum de religion,
qui ne l'excusait guère. Je ne puis convenir qu'un orateur
ecclésiastique, de naissance et de bonne éducation, ait jamais
choisi un tel lieu et une telle heure pour exposer des
doléances tardives et inutiles.
   Nous possédons toutefois une lettre authentique, qui
contient, sous la forme la plus polie, les regrets du chapitre à
propos de la nomination d'un prélat qui n'était pas sorti de
ses rangs. Elle fut envoyée à Mgr de Montazet, évêque
 d'Autun, transféré de ce siège suffragant au siège de la
métropole. Nous sommes loin de Bossuet, hélas ! mais, tandis
qu'il n'est pas demeuré trace de l'excellent mouvement, qui
aurait tourné vers Meaux l'attente des premiers dignitaires
de notre Eglise, les archives capitulaires ont conservé le
témoignage d'une déception d'autant plus significative à
enregistrer, qu'elle précéda des dissentiments et des conflits
aussi longs que peu édifiants.
   Mgr de Saint-Georges jouit d'un tout autre accueil. On
prévoyait que sa nomination serait publiée, le 15 août, avec
les autres aux divers diocèses et abbayes disponibles. Mais
les négociations en cours avec Innocent XII n'étaient pas
encore officiellement closes ; d'un courrier à l'autre, on