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BOSSUET ET LYON 445 banquier complaisant, ayant des correspondants à Rome. Après les relations épistolaires, voici des rapports d'ami- tié, où souvenirs, choses et personnages, riverains du con- fluent, ont nécessairement quelquefois trouvé place. Pendant qu'il habitait le Doyenné de Saint-Thomas du Louvre, Bossuet fut le commensal de deux dignitaires du diocèse, logés sous lemême toit que lui, l'obéancier de la collégiale de Saint-Just et le prieur commendataire de Saint-Irénée ; le premier, Hugues Jannon, ancien membre du Parlement de Dombes, intimement lié avec l'orientaliste Renaudot, assidu auprès des bénédictins de Saint-Germain des Prés qu'il fit légataires d'un magnifique crucifix en ivoire, ornement de leur bibliothèque ; le second, l'abbé François Tallemant, un des quarante de l'Académie Française, frère de l'auteur des Historiettes, se recommandant par son esprit laborieux et le bon usage de ses prébendes ecclésiastiques. Un peu plus tard, si d'absorbantes occupations en ont laissé le mouvement à sa curiosité, l'évêque de Meaux a pu recueillir plus d'une information piquante, plus d'un trait révélateur de la bouche du R. P. La Chaize, qu'il rencontre si fréquemment au château; de l'abbé Fleury, l'auteur de l'Histoire ecclésiastique, le secrétaire du Petit Concile, assez intimement lié avec quelques-uns de nos compatriotes de marque; d'unoratorien, promu aux plus importantes charges de sa congrégation, visiteur et assistant général, le Père Aveillon, lyonnais de naissance et d'éducation, ancien supérieur de la maison de la rue Vieille-Monnaie. Les morts, mieux que les vivants peut-être, rappelaient à l'apologiste de la tradition et des Pères de quel éclat de science théologique et de sainteté pastorale avait brillé la chaire fondée par saint Pothin. Aucun des noms, que nous sommes accoutumés à vénérer, ne lui est étranger. Fami-