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408 LA FONDATION DE L'ACADÉMIE DE LYON
Mais, à ce moment, on ne pouvait prévoir une aussi
haute fortune, et Brossette était loin d'y songer, quand il
ajoutait dans la même lettre :
« Comme nous sommes tous bons amis, nos Assemblées
respirent un certain air de liberté et de sérieux qui nous les
fait aimer, qui les rend agréables, et qui fait que nous les
trouvons toujours trop courtes, quoiqu'elles soient ordinai-
rement très longues. La dernière conférence fut employée
à entendre la lecture d'un poème latin sur la musique. »
« Il est du même auteur, que les deux poèmes, que je
vous envoyai l'année dernière, sur l'Aimant et le Café.
« Ce poème sur la musique n'est pas encore dans sa
perfection, et quand l'auteur, qui est un de nos académi-
ciens, l'aura achevé, je vous en enverrai une copie. Vous y
trouverez de la force, de la douceur, une noble imitation
des anciens. »
Comme on le sait, l'auteur de ce poème latin, était le
père Thomas-Bernard Fellon, jésuite, né à Avignon, le
12 juillet 1672, auquel on doit aussi plusieurs ouvrages
ascétiques.
L'offre de l'envoi de ce poème latin sur la musique fut
bien accueillie de Boileau, car le 29 juillet 1700, il répon-
dait à Brossette :
« Je suis charmé du récit que vous me faites de votre
Assemblée académique, et j'attends avec grande impatience
le poème sur la musique, qui ne sçaurait être que merveil-
leux, s'il est de la force des deux que j'ai déjà lus. Faites
bien mes compliments à vos illustres confrères, et dites
leur bien que c'est à des lecteurs comme eux, que j'offre
mes écrits : doliturus si pJaceant spe déferais nostrâ. On
travaille actuellement à une nouvelle édition de mes