Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
           NOTES ET DOCUMENTS SUR CORDELLES                349

   A une réquisition faite, en 1419, par le châtelain du
comte de Forez, aux habitants de Cordelles, pour les répa-
rations des murailles du châtean de Saint-Maurice, quelques-
uns d'entre eux allèguent ne pouvoir s'y rendre par crainte
des Anglais, « qui courent le pays. » Les routiers, qui
composent ces bandes, traînent après eux les bêtes et les
chariots qu'ils abandonnent ensuite sur la route, de telle
sorte qu'après leur retraite, « Benoît Agnol de Saint-Maurice
se fait adjuger pour un écu, un poulain sans maître connu,
qui s'était réfugié dans sa maison après le passage desdits
gens d'armes, et Jean de Buy, pour 3 gros de Florence, un
chariot à deux roues, que lesdits gens d'armes avaient laissé
dans sa cour, et Antoine de Luppé s'approprie plusieurs brebis
fugitives et sans maître à cause de la guerre qui régnait alors
dans le Roannais. »
   Mais si quelques particuliers se faisaient adjuger légale-
ment les dépouilles abandonnées par les routiers, beaucoup
se les attribuaient, quelques-uns même se faisaient routiers
à leur façon et pillaient dans le voisinage de leurs terres.
Mais lorsque, vers 1445, la sécurité fut rendue aux campagnes
et que la justice eut commencé à fonctionner régulière-
ment, les officiers du comté de Forez ne trouvèrent rien de
mieux que de condamner à l'amende en bloc, « les hommes
des châtellenies de Saint-Maurice et du Verdier pour tous
les délits, cas et maléfices perpétrés par eux depuis 20 ans. »
Les gens de Saint-Maurice qui dépendaient directement du
comté n'eurent qu'à s'exécuter ; mais ceux de Villerest,
Lentigny, Bully, Cordelles et Jœuvre, — villages où le
comte n'avait que la justice criminelle, — portèrent plainte
au chapitre de Lyon. Le doyen, au nom du chapitre, s'em-
pressa de réclamer, soutenant que cette amende ne pouvait
être appliquée aux habitants établis sur leurs terres, dont la