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 292              LES PELERINS DE BRETAGNE

 sud, l'air était plus doux, le ciel plus clément; voila donc
 uneroute tracée dès les premiers temps, recherchée et voulue
 intentionnellement, parce qu'elle était plus sûre, plus com-
 mode et plus agréable; le Philolithe venu du nord de la
 mer Caspienne, retrouvait autant que possible sur ce par-
cours, ses traditions de température; son habitation est
établie sur les versants abrités des vents froids du nord et
du nord-ouest, il trouve la sécurité sur les horsts ou vorlands,
il y trouve la roche granitique sanctifiée par la tradition
religieuse qu'il importe avec lui, il établit ses sépultures
sur les cimes, quelques champs de céréales sur leurs pentes
visant le sud; de loin, il peut voir venir ses ennemis; le
chien veille pour lui et garde la hutte élevée dans une terre
close, une terrasse supportée par un talus forme une sorte
de cour devant sa hutte. Voilà l'installation primitive le
long d'une ligne de faîte.
   Nous paraissons bien loin des pèlerins bretons qui passent
 par le Morvan et le Lyonnais pour aller à Saint-Jacques-
de-Compostel, et cependant nous en sommes moins éloi-
gné qu'on ne le supposerait; nous avons voulu d'abord
indiquer les lieux, les routes le long desquelles l'homme
primitif s'est établi; le pèlerinage, le trafic, le négoce ont
été, du même coup, établis sur ces lignes, et pour allersûre-
ment et commodément du Finistère breton à la jonction
des Corbières avec les Pyrénées, on voit qu'à l'époque sau-
vage des premiers philolithes, la ligne la plus normale et
la plus vraie était la ligne qui s'étend par un arc de cercle
du Finistère aux Corbières, et de là aux Pyrénées.
   Elisée Reclus s'exprime ainsi en parlant du Finistère
espagnol de la Galice : « C'est là (à Santiago, champ des
« Etoiles) qu'on déterra au commencement du ixc siècle,
« le corps de l'apôtre saint Jacques, en 835, et sous Tins-