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                             BIBLIOGRAPHIE                              225

   La foi de nos pères se manifestait même au delà de la mort. Us se
plaisaient à dormir leur dernier sommeil dans des églises, des chapelles,
où ils avaient fondé des anniversaires de messes. Les couvents, lieux
essentiellement voués à la prière, attiraient leurs âmes simples et pieuses.
Nombreuses étaient les confréries, les congrégations, les corporations
qui s'établissaient dans ces paisibles enceintes. Les membres de ces
associations, après avoir été évangilisés pendant leur vie par les religieux,
voulaient, après leur mort, se rappeler encore à leurs prières. C'est ce
qui explique les nombreuses sépultures de l'église des dominicains,
dont l'ordre était si populaire â Lvon.
    L'érudit et patient P. Ramené, à qui nous devons la conservation de
ces intéressants documents, était également un artiste de goût. Il a des-
siné en regard de la description fidèle des tombes, des épithaphes et des
inscriptions, tous les blasons funéraires qui existaient de son temps(1).
Ils ont été copiés sur le manuscrit original, conservé aux Archives dé-
partementales du Rhône, et reproduits en phototypie dans le volume
que nous analysons. Plusieurs de ces écussons n'ont pu être identifiés;
ils appelleront la curiosité des généalogistes et des chercheurs.
   En parcourant ces pages, nous parcourons aussi plusieurs siècles de
l'histoire de Lyon. Voici la tombe de Jacqueline, veuve de Guichard,
seigneur d'Anthon, et de Jean d'Anthon, son fils, chanoine de Lyon et
devienne ; celled'Anglésie de Moyrenc, épouse de DalmacePalatin. Plus
loin reposent Pierre de Chaponay et Guigonne de la Porte, sa femme,
Jacques de Corent, chanoine de Lyon, Etienne de la Poype, Jacques de
Bourbon, comte de la Marche, et Pierre de Bourbon, son fils, tués à la
bataille de Brignais. Les d'Albon, les de Varey, les Grolée, les Gadagne,
les Capponi et bien d'autres avaient leurs sépultures aux Jacobins. A côté
de ces puissants seigneurs, de ces riches banquiers, nous foulons la
dalle de Jean Panisset, tonnelier, et tout auprès, celle de PérOnnette
Falconnette, servante de Barthélémy Lambert, qui « a élu la sépulture
de son corps devant le bénitier proche la porte ». Par contrat, passé le
13 août 138e, elle donna pour cela au couvent « deux maisons et un
jardin par derrière situés en la rue qui tendait de l'hôpital du Pont du


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   (1) Nous avons la bonne fortune de pouvoir publier ci-joint, grâce à
l'obligeance de l'éditeur, le fac-similé réduit d'une page du manuscrit
original.
   N" 3 . — Mars 1900.                                                j -