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 I 9 6 LES INFORTUNES D'UN PROCUREUR EN COUR DE LYON

  cliancons infâmes remplies d'ordures et mauvaises parolles
  contre ledit Me Durand et son espouse, que l'honnesteté ne
 permet pas de rapeller, ce qui a continué pendant plus de
 quinze jours, pandant lequel tems ils firent tous leur pos-
 sible, avec des grosses pierres, pour enfoncer les portes de
 son domicilie et celles d'un sien petit domaine en la parroisse
 de St0 Foy lès Lyon. Ledit Durand en estant inquietté,
 croyant d'enévicter la continuation donna une somme pour
 les pauvres, quitta son domicilie audit Lyon et se transporta
 dans ledit domaine eslognié de lad. ville d'une lieu,
 croyant dy trouver un asille seur, mais lesdits particulliers
 s'atroupèrent, ly suivirent, prirent logis au cabaret du nommé
 Mogier, habitant S tc Foy et à neuf heures du soir,
 vinrent au-devant la principalle porte dudit domaine, dans
 lequel ils entrèrent au nombre d'environ quarante, le
 mirent à contribution, se saisirent de luy, volurent forcer
son espouse. Sur ces cris, lesdits particulliers pour empêcher
qui nut du secours se mirent touts à crier pour couvrir la
voye dudit Me Durand et autres, affin qu'il n'en eu point,
et sy quelqu'un venoit pour en donner, il y en avoit qui
faisoient santinelles aux portes qui les empechoient d'entrer
voullant les maltraitter. Et enfin, Monseigneur, qu'en ledit
Durand auroit esté un grand malfaicteur, lesdits particu-
liers n'auroient peu faire pire qu'ils en ont fait, toutes
honnestes gens en ont esté indigné. Il semble que ledit
domaine avoit été mis au piliage, tellement qu'ils n'ont
cessé après près de huit jours qu'en leur faisant un billet
payable à ordre de 400 livres, qui le forcèrent de leur faire
dans le cabaret dudit Mogier où ils le traînèrent, qui leur a
payé, sans quoy ils auraient continué à faire la chalavary et
à enfoncer les portes qui ne l'avoient estes. Jusques là même
qu'ils ont enfoncés un petit armoire, où il tenoit sa robe