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               LA LISTE ÉPISCOPALE DE LYON                 165

entière. Pour la première fois il introduit, à front découvert,
une critique éclairée et indépendante dans des sujets, où
l'on avait confondu aveuglément la superstition avec le
respect, et des fables ineptes avec le legs de la tradition.
   De saint Pothin à ./Etherius il enregistre trente-quatre
titulaires : deux sont étrangers à l'Evangéliaire d'Autun,
Sicarius et Eucher II ; Didier est identifié à Senator. Mais
pour avoir l'opinion entière du savant jésuite, il ne faut
pas s'en tenir à l'arrangement extérieur de la nomenclature;
on doit lire jusqu'au bout la notice consacrée à chaque
prélat. On apprend alors qu'à son avis Martin, le quinzième,
est plus que problématique, Sicaire et Senator, ou plutôt
Desiderius, le dix-huitième et le dix-neuvième, sont à peine
sauvés par l'argumentation de La Mure; Salonius et Veran
sont écartés, quoique ayant exercé sur les lieux des fonc-
tions de leur ordre. Pour le second Eucher, Menestrier a
longtemps hésité, devant le silence unanime des plus
anciens textes. Mais la Conversio Enchérit a détruit ses
derniers scrupules et, dans l'impossibilité de prendre quoi
que ce soit de ce fastidieux et romanesque conte, pour
l'appliquer à l'éloquent évêque, un des derniers Pères de
l'Eglise, il s'est résigné à accepter son homonyme et à
l'asseoir dans la chaire de saint Irénée. Chifflet et Tille-
mont avaient été d'une hardiesse plus judicieuse, en écar-
tant purement et simplement l'apocryphe.



                             XVI


   A l'initiative d'avoir préféré notre langue française au
latin, pour traiter l'Histoire ecclésiastique du diocèse de
Lyon (1671) par de courtes monographies des évêques qui