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               CHRONIQUE DU JANVIKK       I9OO             15 X

le 1" janvier, à une messe de minuit exceptionnelle qui
 déconcertait les chroniqueurs.
   Quoi qu'il en soit, ce mois de janvier ne peut pas se natter
 d'ouvrir les portes de l'année avec une clé d'or. Les épidé-
 mies font à Lyon de grands ravages et médecins et sages-
femmes sont sur les dents. On vaccine sur les places publiques
comme on s'y enrôlait, il y a trente ans, aux appels de la
 patrie en danger. Dans la première quinzaine du mois on
ne distribue pas moins de 4,800 plaques de pulpe vaccinale
au bureau municipal d'hygiène, etplus de 12.500 personnes
sont vaccinées gratuitement, ou revaccinées à l'Hôtel de
 Ville où les médecins sont en permanence.
   On se réunit en famille pour se faire vacciner. Un prati-
cien, médecin ou interne, entre deux manilles, \*ccine ses
amis au café. C'est un petit amusement sans danger : la joie
des enfants et la tranquillité des parents.
   Cette épidémie de variole qui, en réalité, aura fait beau-
coup plus de peur que de mal, fait même oublier aux
Lyonnais les événements politiques.
   On y cause moins, qu'en temps normal on l'eût fait
assurément, des condamnations prononcées le 4 janvier par
la Haute-Cour contre MM. Buffet, Déroulède et Guérin,
malgré les éditions spéciales semées par les journaux de
Lyon aux quatre coins des six arrondissements.
   Mais un événement plus grave met en émoi toute le monde
du reportage et des loges des concierges. On découvre, che-
min de Francheville, le 6 janvier, dans une « boutasse » à
peine dégelée, les débris surnageant de deux corps de femmes
habillement disséqués et bientôt l'italien Richetto, concierge
des Pères Camilliens, est arrêté, convaincu du crime. Les
deux malheureuses femmes ont été reconnues. La Cour
d'assises aura le dernier mot dans cet épouvantable drame,