Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
46       UN LYONNAIS IMPRIMEUR ET JOURNALISTE

France par départements. Nous donnons plus loin quelques-
unes de ces curieuses gravures. M. Hatin, dans son Histoire
de In Presse, n'en dit que quelques mots pour en souligner
la médiocrité. Ce ne sont pas des chefs-d'œuvre, incon-
testablement. Dans le même genre de petites figures, Callot
eût fait mieux, c'est certain, mais au point de vue docu-
mentaire, elles sont fort intéressantes. L'auteur, qui n'a pas
signé ces planches, fut certainement le témoin oculaire de
nombre des scènes qu'il retrace, et qu'il rend souvent avec
une naïveté qui fait, avec l'horreur de la scène représentée,
un contraste étrange et captivant. Elles sont recherchées
des collectionneurs de pièces révolutionnaires, qui les arra-
chent avec empressement des volumes incomplets qu'ils
rencontrent de cette curieuse publication. M. Hatin ne
s'occupe pas de trouver le nom de ce graveur anonyme :
nous pensons qu'elles peuvent être attribuées à un artiste
du nom de Dupin, qui a signé une prise de la Bastille,
placée dans le premier volume, plus grande que le format
du journal, se repliant sur elle-même, et qui manque dans
beaucoup d'exemplaires.
   Il dut se perfectionner rapidement dans la confection de
ces petites figures, car beaucoup, dans le grand nombre,
sont très justes de mouvement ; l'une d'elles, la bataille de
Jemmapes, n'est point de lui, mais sûrement de Ransdn-
nette, le graveur connu, qui fut plus tard l'illustrateur de
plusieurs ouvrages écrits ou édités par Prudhomme.
   Soulignons de quelques descriptions les gravures que nous
reproduisons plus loin.
   Neuf émigrés à la guillotine, représente une émouvante
exécution de jeunes hommes, dont le plus âgé avait à peine
trente ans. Cette exécution doit être la première dans
l'ordre chronologique, après les massacres de septembre ;