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12 FRANCISQUE BOUILLIER Lyon, Chevriaux qui fut, pendant la Commune, otage à la Roquette, d'où il s'échappa par miracle à la veille d'être fusillé, Saisset, mort professeur à la Sorbonne, Danton, longtemps directeur de l'Instruction publique, Bersot, son successeur, après 1870, dans la direction de l'Ecole, Jules Simon qui fut, non seulement un excellent camarade, mais un ami fidèle et dévoué. Après ses trois années d'Ecole normale,eni837,F. Bouillier fut reçu le premier hors ligne à l'agrégation de philosophie, et nommé professeur au collège d'Orléans. Là , il eut la bonne fortune, dans un concours général institué par M. de Salvandy, ministre de l'Instruction publique entre les collèges de province et ceux de Paris, en 1838, de voir un de ses élèves, Vapereau, l'auteur du Dictionnaire des Contemporains, remporter le premier prix de philosophie, et un autre, Talbert, qui fut proviseur au collège Rollin, obtenir un accessit. Reçu docteur à l'unanimité aux vacances de Pâques 1839, il est nommé quelques mois après, sur le refus de l'abbé Noirot, à la chaire de philosophie à la Fa- culté de Lyon qui venait d'être créée ; il avait alors 25 ans. Pour lui, qui aimait profondément sa ville natale, c'était un sort inespéré. Depuis son entrée à l'Ecole normale, le temps des vacances le ramenait bien chaque année dans sa famille et dans cette chère résidence de Saint-Cyr où, après quelques excursions en Suisse, en Piémont, en Italie même, avec deux ou trois amis, le sac au dos, il pouvait se livrer à son amour pour la promenade, et explorer, le fusil à la main, ce charmant massif du Mont-d'Or. Mais cela durait à peine deux mois. Cette haute position qui le fixait à Lyon, mettait donc le comble à ses vœux ; aussi, refusa-t-il de l'échanger contre une chaire dans un collège de Paris, qui lui fut offerte peu après sa nomination, et il