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396 LES GRAVEURS SUR BOIS ET LES IMPRIMEURS il nous semble, des ouvriers d'assez petite valeur et de pauvre condition (4). Ils étaient, en général, mal habiles; leur travail était inégal. La gravure sur bois fut pendant quelque temps un métier sans élévation. Du reste il n'eût pas été possible de rompre avec cette sorte d'archaïsme qui prévalait alors ; le dessin plaisait d'autant plus qu'il était plus simple. Le sys- tème de gravure presque linéaire (5) se remarque dans le plus grand nombre des livres de ce temps. Le trait est tracé largement, les ombres sont indiquées faible- ment, les hachures sont parallèles et ne sont jamais croisées. Le sujet était quelquefois enluminé. Quand il l'était, c'était de la façon la plus naïve, souvent au moyen d'un coloriage léger; il était quelquefois recou- vert d'une sorte de gouache, voire même d'une véri- table miniature (en donnant à ce mot sa signification actuelle). Nous citerons en exemple un exemplaire du Livre des sainciz anges, imprimé par Guillaume Le Roy en i486 (6), sur les planches duquel la gravure a disparu sous une peinture en couleurs et or assez étudiée. Le coloriage, plus fréquent dans les anciennes gra- vures allemandes que dans les nôtres, avait sa raison d'être. Il corrigeait la rudesse du travail, il accentuait la diversité introduite par les vignettes, il répondait au (4) La plupart des tailleurs de bois n'étaient alors que des ouvriers des ateliers d'imprimerie ou de fabrique de cartes. (5) Nous rappelons que, dans les plus anciennes gravures sur bois, le dessin est rendu par un simple contour, sans qu'aucun relief soit exprimé par des hachures même rares. (6) Bibliothèque de M. Julien Baudrier à Lyon.