Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                      VISION

 Dans les vapeurs du soir, à celle heure indécise
 Où le ciel prêle au jour sa dernière clarté,
 Où Tombre a des langueurs, dont notre âme se grise,
 L'horizon se remplit d'un décor tourmenté.

 Des tableaux découpés dans l'air, qu'un souffle brise,
 Des prismes décevants, un fantôme sculpté
 Dans l'orbe d'un nuage, où notre cœur s'enlise
 Au fond d'un souvenir qu'il a ressuscité.

L'illusion nous mène au Pays où l'on aime ;
De ses amours perdus on refait le poème
Dans les entraînements dont l'esprit est hanté.

On y dresse un autel pour une chère image ;
Mais le rêve, trop tôt, se perd clans le mirage,
Et l'on tombe du ciel dans la réalité.




               AMOUR FATAL

Il est fort, il est grand et taillé dans le hêtre ;
Le regard d'un Titan et le cœur haut porté ;
C'est l'homme ; l'univers le reconnaît pour maître,
El des Dieux, sur la terre, il a l'autorité.

Il tombe. — Quel éclair a foudroyé son être ?
De misère ou de sang quels flots l'ont emporté ?
On voit fuir son esprit, sa force disparaître ;
Dans quel abîme a-t-il été précipité ?