Revue du Lyonnais » série 5 - n°19 ( 1895 ) » pp.201

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à regretter, quand on voit les effets produits par la charité légale, soit
en Allemagne, soit en Angleterre, où elle a contribué, dans une large
mesure, à développer le paupérisme. — M. Beaune confirme l'obser-
vation de M. Rougier. Il est certain que le socialisme d'Etat nous
envahit de plus en plus, sous la forme d'une réglementation excessive.
— M. Cornevin observe de même que cette tendance tend à s'intro-
duire même pour les choses du domaine de l'agriculture. C'est ainsi
que le propriétaire d'un étalon ne peut s'en servir pour la'reproduction,
qu'après un examen préalable par une Commission nommée par l'Etat.
Dans certains pays, le Cher notamment, cette réglementation a ren-
contré de grandes résistances. Mais, avec ce système, toute initiative
privée se trouve annihilée.

   Séance du j2 février iSgf. — Présidence de M. Valson. — M. le
Président annonce à la Compagnie la récente nomination de M. le doc-
teur Teissier, comme membre correspondant de l'Académie de méde-
cine, et celle de M. Natalis Rondot, comme correspondant libre de
l'Académie des Beaux-Arts. — M. Arloing fait une communication sur
la sérumthérapie appliquée au traitement de la diphtérie. La diphtérie est
déterminée par un bacille connu sous le nom de bacille de Loffler, qui
s'établit et pullule dans la couche superficielle de la muqueuse du
pharynx et du larynx. Ce bacille sécrète, en outre, des substances toxiques
qui passent dans le sang et produisent des troubles généraux plus graves
que l'encombrement mécanique des premières voies respiratoires. La
thérapeutique de cette maladie implique, à la fois, un traitement local et
au traitement général et la sérumthérapie les réalise tous deux simulta-
nément. M. Arloing expose en détail chacune des opérations nécessaires
pour arriver à ce traitement. Elles sont assez longues. Car le cheval que
l'on a choisi, pour fournir le sérum sanguin, ne peut être immunisé
qu'après avoir reçu en moyenne 1.000 à 1.200 grammes de toxines sous
la peau. Mais une fois immunisé, il peut être saigné tous les mois, tant
que son état de santé reste satisfaisant. Le sérum sanguin, obtenu par
 les procédés employés, jouit à la fois de qualités préventives, curatives
 et antitoxiques. L'orateur décrit ensuite sommairement l'usage du
sérum antidiphtérique et ses effets sur les malades. A l'hôpital des
 Enfants malades, à Paris, où M. Roux a fait les premières applications
 du sérum, la mortalité, pour tous les cas de diphtérie, est descendue de
 53 % à 26 % , et peniant le dernier trimestre de 1894 à 11 % et

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